jeudi 19 juin 2014

En Colombie !





Un désert, une ville coloniale et des canyons verdoyants: la Colombie !

En direct de Colombie et sa diversité les amis !


Et oui, fini l'Equateur, presque 3 mois, cela fait long !



Ainsi, après l'Inca Trail en compagnie de Julien, notre route prenait définitivement la direction "Plein Nord !".




En parlant de Julien, j'ai oublié de vous raconter l'amusante anecdote à son sujet.

Pour ceux qui me suivent depuis les tous débuts, vous vous rappellerez peut-être que quelque temps avant de décoller, j'avais participé à un week-end particulièrement fort en émotion et aux lourdes conséquences quant à l'allure de mon voyage. En effet, Nans et Mouts, que vous connaissez peut-être à travers leurs émissions pleines de bonheur "Nus et culottés", ainsi que Guillaume, compagnon avec Nans d'un voyage de plus d'un an en Amérique avaient organisé ce qu'ils ont appellé les "Ateliers du grand voyageur".



AU MENU 
Les Ateliers du Grand Voyageur s'adressent à tous les futurs voyageurs souhaitant déposer ce qui encombre et trouver la confiance nécessaire à l'envol. À l'instar d'un périple qui dure le temps d'un long week-end, l'aventure sera différente pour chacun, car durant trois jours, votre projet de voyage personnel va passer par différentes étapes. En alternant des temps de discussions, de conférences et d'expérimentations, la créativité du groupe et le partage d'idées vous permettront de structurer votre propre projet de voyage. La suite du périple ? Vous seule la connaîtrez !





Parmi les innombrables événements ou rencontres qui m'ont mené sur le chemin du voyage, cette rencontre avec ces bonshommes, d'abord au travers leur conférence où ils exposaient leur voyage puis ce week-end fait, pour sûr, partie des grands tournants de ma décision. C'est bien simple, après ces 3 jours, j'achetais mon billet, arrêtant enfin une date.

Il n'est pas forcément facile de rencontrer une telle masse d'expérience et de bienveillance concernant le voyage quand l'on est, comme moi, au fond de sa campagne, pris dans sa routine. Du coup, cet événement, comme livré à domicile (à 30 minutes de chez moi !) était cette marque du "le hasard fait bien les choses" ou du "j'adore ce voyage" qui, comme vous avez pu le lire, m'accompagnera jusqu'à aujourd'hui.
Bref, quelque chose que je recommande vivement pour tous ceux que les jambes démangent, un peu ou beaucoup, dès maintenant ou dans quelque temps.





Mais revenons à nos moutons, nous sommes sur l'Inca Trail, et je commence à discuter avec Julien de "Nus et Culottés" que même en Belgique, ils l'ont ! et expliquer le concept à Crystal. Puis, forcément, j'enchaîne sur les ateliers et là, haha, Julien s'écrie "Mais je viens de participer à la deuxième édition !"


J'adore ce voyage ! Vous n'allez pas me dire que l'Equateur est le premier pays dans vos destinations, ou au minimum, ce n'est certainement pas le premier. Et bien voilà, que pour des raisons innombrables et un hasard qui n'existe pas, des chemins se croisent, vous mettant le sourire aux lèvres. Bref, voilà, rigolo hein ?! :)


En chemin pour la "casa del arbol", Baños vu de haut
Ainsi nos chemins se séparent. Crystal et moi allons à Baños, ville fameuse pour ses sources thermales, Julien, continue son chemin en direction du Pérou.





Rien de très extraordinaire à dire à propos de Baños sinon que c'est l'une des principales villes touristiques du pays et que du coup, le cachet, l'ambiance que vous y trouvez n'est pas ma favorite. Il pleuvra durant les trois nuits également, je dois avouer que cela ne m'a peut-être pas aider à apprécier l'endroit.

Au programme, rafting sur une rivière quotée 3+ (je vous conseille l'agence Geotours, la moins chère du coin - 30 au lieu de 80 dollars !!!).
Une balade bien raide au départ de la ville qui vous mène à la "Casa del arbol(la maison de l'arbre) avec sa balançoire qui vous met 5 mètres de vide sous les pieds, avec panorama sur le volcan en prime. C'était fun, d'autant qu'un groupe de militaires passera devant nous, s'amusant comme des p'tits foufous... Et nous prendront en stop au retour !



La place centrale de nuit

Peut-être le meilleur de toute la ville, 
un restau' français proposant une fondue !!!!!!

Ça grimpe sec jusqu'à la cabane !

Mais cela vaut le coup !

Le lendemain, comme prévu, nous retournons à Secret Garden. Quoi !?! Si si, on aime tellement ça ! Non, just kidding, on y restera juste une nuit, pour dire au revoir à ceux qu'on avait manqué, mais aussi pour former les nouveaux managers qui nous remplacent encore à l'heure d'aujourd'hui.
Crystal les mènera une dernière fois sur le volcan Pasachoa, une des randonnées que nous devons guider, quant à moi, j'accompagnerai Tarquin sur le dernier projet : tracer un chemin à la machette de 1 km à travers la forêt, fun !


Du déjà vu ?
Le lendemain, direction notre dernière destination en Equateur : Otovalo, réputée pour son marché artisanal, en particulier le samedi. On s'amusera aux alentours, mais pour tout vous avouer, on avait besoin de renouveau, fini l'Equateur. Ainsi, après avoir vu que le marché du samedi n'est autre que le même que vous avez tous les jours mais avec encore plus de trucs toujours pareils dans toutes les rues du centre, on sautait dans le premier bus en direction de la frontière !



Le "magnifique" marché de la "splendide"
ville d'Otovalo : moi j'ai pas aimé ! :D
Le passage à cette dernière ne sera pas aussi difficile que nous le pensions (moins de 45 minutes), changement de nos dollars en pesos colombiens. On posera nos sacs dans la jolie et CALME ville coloniale de San Agustin.
Le paysage change drastiquement, la jungle, ou forêt tropicale occupe les versants montagneux nous environnant. Si l'architecture reste la même globalement, les "gens" sont différents. Physiquement, on note des origines différentes et leurs comportements sont plus ouverts. Si les Equatoriens m'avaient tous semblé fort sympathiques, bienveillants, ils restaient, lors du premier contact, assez timides. Après cette semaine en Colombie, et dès le premier jour, cette ouverture dénote, et ce n'est pas pour nous déplaire !
Mais si je devais pointer une grosse différence, je dois parler des transports. Si en Equateur, les récents investissements gouvernementaux ont amené à la construction, même dans des régions reculées, de plates et larges routes, en Colombie, tout ceci n'est pas logé à la même enseigne. Loin de là ! Les bus sont plus rares et, si présents, souvent plus petits. Souvent une "camionetta" le remplace : pick-up où vous pouvez vous installer à l'arrière, souvent couvert d'une bâche (pour le coup, ça c'est cool :)). De nombreuses parties de route ne sont pas goudronnées, ce qui obligent, j'imagine, l'utilisation de ces engins moins lourds et encombrants. Vous assistez ainsi parfois à des chargements ahurissants de 2 mètres de haut sur le toit du pick-up, lui-même rempli à ras-bord de personnes, avec parfois 3 ou 4 quidams debout accrochés à l'arrière... et même si c'est la fête un bonhomme sur le toit au milieu des sacs de riz.
Le décor change, depuis l'hostel "la casa de François"
Mais, le véritable changement, c'est les motos et autres motobylettes qui le remporte haut la main ! Je n'ai tout simplement jamais vu autant de deux roues de ma vie ! C'est d'ailleurs, parfois vraiment effrayant de les voir slalomer dans ces rues encombrées et poussiéreuses. En campagne, il y a définitivement plus de motos que de voitures. Le vélo n'étant pas un grand favori dans les zones (certes montagneuses) que nous avons visitées.
D'ailleurs aujourd'hui, lors d'un rapatriement sanitaire d'urgence suite à une nourriture pas très fraîche, depuis le désert de Tatacoa, une solution à 4 roues n'existait simplement pas. C'est donc complètement nauséeuse, faible et la tête prête à exploser que Crystal a enfourché l'un de ces engins pour retourner à la ville et sa fraîcheur... mais j'y reviendrai.


Ainsi, pour l'heure, nous nous trouvons dans la charmante ville de San Agustin et l'hostel la "Casa del François", tenu par un français (devinez son nom !) et rempli... de Français ! Assez logiquement, si aux premiers mois de voyage, nous n'étions pas très nombreux dans la liste du "guest book", avec les vacances d'été, on se répand de partout !


Ainsi, sous une végétation luxuriante, nous partons à la découverte des alentours de la ville, particulièrement connue pour les sites archéologiques qui l'entourent.

La jungle et ses joyeuseté !
L'agriculture  change du tout au tout. C'est maintenant des champs de café-bananes à perte de vue. Souvent avec une maison isolée au centre, quelques bêtes. Parfois un champ avec un troupeau de vaches. C'est vert et coloré. Ce changement nous fait un grand bien !





A propos du parc archéologique de la région : et bien en fait... pas grand chose. Sculptures, tombes mais très peu d'informations sur cette civilisation bien séparée des Mayas au nord, des Incas au sud. Les archéologues en savent très peu, le site reste à fouiller en détail. Je vous laisse apprécier les quelques clichés.


Notre guide en pleine récolte d'haricots géants

Crystal jouera le rôle de receveuse
                                  
                                     Et de testeuse : il faut manger le truc blanc cotonneux.
                                Sucré, mais la texture a quelque chose de...

















Bref une étape, sans rien d'extraordinaire si ce n'est des gens sympathiques, des paysages magnifiques, une ambiance relaxante, étape parfaite sur votre chemin de la côte, on approuve !




Disposition classique : un dolmen et le gardien...

...du tombeau
Si l'histoire vous intéresse, vous pouvez pousser votre exploration de cette civilisation mystérieuse chez, semble-t-il, l'un de leurs cousins, aux alentours du village de San Andreas, sur le site archéologique de Tierradentro. Cette région était réputée pour être un bastion des Farcs... était ! La présence militaire et policière a repoussé les guerilleros loin dans la jungle. Rien à craindre donc !
La route pour vous y rendre est particulièrement impressionnante... effrayante serait le mot sur certains passages, à flanc de falaise, avec un a-pic de 100 m. Des travaux sont en cours (prévoyez donc des retards) pour l'élargir, m'enfin vu l'ampleur des travaux cela ne sera pas terminé pour demain.
A partir du petit village de San Andreas et de son unique hostel-restaurant (les tenanciers sont plus que bienveillants et vous renseigneront sur la région, les bus au départ, tout tout tout !) deux randonnées vous portent sur 5 sites archéologiques et deux musées. Vous pouvez les checker en une journée, mais préparez-vous à avoir chaud, et être bien fatigué après les up and down sur les versants qui vous entourent. De notre côté, on y ira mollo en les visitant sur deux jours. En démarrant tôt le matin du second jour, vous pourrez attraper la camionetta de 12 h en direction de La Plata.

Canyon pépère

Quand je vous dis que les militaires sont partout... 
et actifs !

Indiana.. tatata tatata !

Site de San Andreas

Site de San Agustin

Les expressions sont parfois touchantes !

Schéma d'une tombe classique 
aux alentoursdu site de Tierradentro

Bye bye !




Intérieur d'une des tombes

Alcôve d'une tombe contenant les urnes funéraires

"Même pô peur !"

Une tombe effondrée nous permet d'y voir plus clair : 
un escalier, 2 à 4 alcôves, avec piliers de soutènement

L'habitat traditionnel classique, 
les champs de café-bananes autour

Les inséparables gardiens. 
On peut observer la méthode de construction : ossature de bambou et argile... et pis c'est tout.

La route pour se rendre à San Andreas 
dans sa version soft ici

Oh yeah !




Pleine lune pour notre arrivee dans le desert !
Prochain objectif pour nous, le désert de Tatacoa, situé à plus ou moins 5 h de route depuis San Andreas.
Exemple typique d'un micro climat : dans un rectangle de 300 km2, la flotte se fait rare, volée par les chaînes de montagnes environnantes.
Quand je dis plus ou moins 5 h de route, cela dépend en grande partie du conducteur de votre dernière camionetta qui s'arrête toutes les 2 minutes pour récupérer quelqu'un, acheter une bouteille de cola ou saluer un copain. Du coup, pour nous, on arrivera de nuit, après presque 6 h de route. Le lieu de camping, l'observatoire, placé à proximité de la formation géologique appelée "El Cusco" (voir photos). L'accueil n'était vraiment pas terrible... m'enfin, on plante la tente et commençons à nous cuisiner le dîner du soir (prévoyez de la bouffe, pas de magasin sur place... c'est un désert les copains...).

L'observatoire, de nuit...

... de jour !

Par pur hasard (vous savez ce que j'en pense de celui-là), on est soir de pleine lune ! Juste magnifique !

Elle dort a point ferme, couverte comme en hiver...
il doit faire 35 degrees sinon plus sous la tente !
Mais à 1h du mat, sous notre tente surchauffée, Crystal se met à souffrir de l'intoxication alimentaire dont je vous parlais plus haut. Ainsi, après une matinée à se reposer tandis que je partais explorer El Cusco, nous revoilà en ville après notre exfiltration à moto.



J'apprécie vraiment notre séjour en Colombie : je dois avouer que pour des raisons que j'ignore, je me sens bien mieux dans ce pays que dans le précédent. Allez savoir pourquoi, mais c'est ainsi. C'est d'ailleurs un sentiment que j'avais entendu plusieurs fois alors que nous étions à Cotopaxi, de nombreux touristes étant sur une route nord>sud.


La formation "El Cusco" vue de loin

Et de plus près :)


Les vautours se rapprochent...

Non, je ne suis pas sur Mars

Au moins 30 degrés dans la chambre... 
j'en connais une qui est toujours malade !



Nous prenons dorénavant, à vitesse grand V, la direction de la côte. Nous allons passer par Bogota, mais n'étant pas un grand fan de la ville, nous n'y passerons peut-être même pas une nuit.

Ainsi, après le trafic de la capitale, nous délaissons la plate vallée, juchée entre deux barrières montagneuses, pour rejoindre les hauts sommets de Colombie. On s'arrêtera dans la magnifique ville coloniale Villa de Leyva (4 h de route au nord de Bogota). Ville classée au patrimoine de l'humanité qui vaut vraiment le détour. Même si on pourrait craindre un site ultra touristique, blindé d'attrape-touristes, il n'en ait rien. Moins de 5000 habitants au jugé, tous les bâtiments sont d'un blanc immaculé qui, faut bien le préciser, avec le soleil colombien, a de quoi vous créer une cécité des neiges ! Les rues sont pavées à l'ancienne, calmes, avec plusieurs espaces réservées aux piétons.
C'est plus vraiment du camping à ce stade... :D
Une intense présence policière et militaire (leur camp est juste à côté de notre hostel, légèrement à l'extérieur de la ville) rend la ville parfaitement sûre, de jour comme de nuit. Ces premiers sont d'ailleurs fort aimables et répondent à toutes nos questions avec sourire, on se sent en sécurité.
Si je n'ai pas encore évoqué la psychose sécuritaire que l'on traîne à chaque discussion autour d'un voyage en Colombie, c'est tout simplement parce que cela m'exaspère un peu... beaucoup !
Les choses changent, évoluent ! Et la thèse comme quoi le pays est en pleine guerre civile, aucune route sûre, que des touristes se font enlever à tout bout de champ, partout dans le pays, ne tient pas 30 secondes lorsqu'on se plonge honnêtement dans les différents articles et témoignages que l'ont peut trouver sur le net. Les expériences directes des nombreuses personnes passant à Cotopaxi après leur séjour en Colombie n'ont fait que renforcer ce sentiment : la Colombie, c'est comme partout, y'a des endroits à éviter ABSOLUMENT, d'autres où prendre des bus de nuit, se balader en ville de nuit n'est pas recommandé mais où, de jour, il n'y a aucun risque GRAVE (enlèvement, agression) et d'autres où il n'y a pas plus de risques que dans n'importe quel autre pays en Amérique du Sud et Centrale ! Autrement dit, les mêmes mesures de prévention basiques s'imposent.
Pendant nos deux mois à Cotopaxi, j'ai d'ailleurs entendu plus d'histoires de vol, de pick-pockets en Equateur qu'en Colombie.
Les idées reçues ont la vie dure, je le sais, alors s'il-vous-plaît, entendez mon témoignage et renseignez-vous : la Colombie est un pays magnifique au peuple plus qu'accueillant ! 

Villa de Leyva, ses rues ...
... et sa place !



La ville de Villa de Leyva va nous accueillir encore une nuit ou deux puis nous filerons pour "la capitale des sports d'aventure" en Colombie, San Gil. Ensuite, direction la côte carraïbienne ! Au menu, des treks dans la jungle, cours de surf pour nous deux, certification de plongée pour elle (je ne peux pas à cause de douloureuses oreilles internes), ensuite, pour quitter la Colombie, un bateau ! Un grand voilier en direction de Panama : 5 jours à naviguer en des îles paradisiaques, nager dans des eaux turquoises, rencontrer les habitants de nos différents lieux de bivouacs. Cela s'annonce fun !




Quelques photos des alentours de Villa de Leyva










La suite : notre retour continue de monter plein nord à travers l'Amérique Centrale jusqu'à l'aéroport, au Guatemala, qui nous emmènera sur l'île de Saint Martin où nous passerons nos 10 derniers jours de ce fabuleux voyage.
La fin de cette tranche de vie approche à grand pas et je suis encore partagé entre l'excitation du retour, le fait de retrouver mes amis, famille, mes habitudes, mes paysages, mon volontariat à la caserne de sapeur-pompier de ma ville, et l'appréhension de savoir si "sais-je encore faire cela ?" ou plus, "cela me conviendra-t-il encore ?". Quand je vois à quel point, durant tout ce voyage, j'avais en horreur le fait de rester longtemps dans un même endroit, il y a de quoi se poser des questions. M'enfin, j'aurai bien le temps de réfléchir à tout ceci plus tard...



En attendant, je vais tenter de vous proposer, en index de chaque mise à jour de ce blog, un petit ou long mot sur un point particulier de mon voyage. Cela sera d'ordre matériel ou plus psychologique, voire philosophique.

S'il y a bien quelque chose qui m'anime aujourd'hui, après toutes ces différentes expériences, c'est bien la nécessité de partager, ou simplement de dévoiler ce que j'ai pu découvrir.
Je le pensais déjà avant de décoller, mais un voyage à travers le monde, d'une plus ou moins longue durée, devrait être quelque chose que tout être humain de notre époque devrait avoir le droit et le devoir d'accomplir. A l'heure de la mondialisation où TOUTES nos actions ont des répercussions (parfois bien visibles, ou plus difficiles à voir), à plusieurs échelons sur toute la planète, c'est une obligation de faire prendre conscience à tous, et en particulier à nos enfants, du monde dans lequel ils vivent aujourd'hui.
Et quoi de mieux que l'expérience personnelle pour cela. Quand, sur votre route, vous vous apercevez que tous les enfants du monde rient de la même façon, à vos mêmes mimiques, comment ressentir encore quelque animosité pour cet étranger qui n'est rien moins que votre frère ? Nous avons été si tristes de ressentir cette animosité dans la ville près du désert, ou vraisemblablement, les habitants n'étaient pas habitués à voir de nouveaux visages. Frustré, je l'étais de n'être pas capable de communiquer suffisamment en espagnol pour créer un lien, désamorcer les peurs et préjugés...





Comment accepter la misère de ces villes du tiers-monde, de ces peuples que l'on pillent au profit de notre "qualité de vie" à l'occidentale. Il suffit de mettre un pied dehors, de sortir de nos frontières, de prendre la direction du Sud : voici la conséquence de votre profit à outrance, de votre gaspillage sans limite.

Bien sûr, cela sous-entend d'aborder le voyage les sens en alerte, bienveillant, tolérant, curieux de tout. Car oui, ce que vous verrez sera différent, bizarre parfois. Et là où nous ne sommes qu'un, nous sommes aussi tous différents. C'est bien là, la grande richesse de l'humanité. Cette capacité d'adaptation inégalée à tous les climats, toutes les régions, toutes les situations.
Ainsi, pour cette petite parenthèse philosophique, je vous répéterai encore cette chose que j'ai dû dire au travers de tous ces différents posts : tous les hommes sont motivés par le même but. Celui de survivre, et tous nos actes en découleront. Vous, toi, moi, nous sommes tous liés en notre humanité commune. Ainsi, si tu ne comprends pas les agissements de quelqu'un, si tu te retrouves blessé par eux, reste tolérant, car il ne cherche que la même chose que toi. Seuls ses outils et méthodes diffèrent, et comme le médecin qui soigne un malade, soit sans animosité aucune contre le patient, mais simplement contre sa "maladie". Ne tient qu'à toi que de le conduire sur le chemin de la tolérance et de la bienveillance.
A choisir entre toutes les solutions qui s'offrent à nous pour rendre ce monde un peu plus humain, sinon viable à long terme, je mise le tout sur l'éducation. Mais pas celle que notre société nous offre aujourd'hui.
Car à part des êtres foncièrement psychologiquement défaillants, nous voulons tous la même chose pour nous, et a fortiori pour nos enfants.
Lorsque "Martin Seligman (fondateur de la psychologie positive - selon laquelle, pour s'épanouir dans la vie il ne suffit pas de neutraliser les émotions négatives et perturbatrices, il faut aussi favoriser l'éclosion d'émotions positives), pose la question à des milliers de parents : " Que désirez-vous le plus pour vos enfants ?" En majorité, ils ont répondu : le bonheur, la confiance en soi, la joie, l'épanouissement, l'équilibre, la gentillesse, la santé, la satisfaction, l'amour, une conduite équilibrée et une vie pleine de sens. Pour résumer : le bien-être.
Il continue ensuite en demandant : "Et qu'enseigne-t-on à l'école ?" : ils répondirent : la capacité de réflexion, la capacité de s'adapter à un moule, les compétences en langues et en mathématiques, le sens du travail, l'habitude de passer des examens, la discipline et la réussite." (Plaidoyer pour l'altruisme, Mathieu Ricard)
Vous constatez le problème ? Les réponses ne se recoupent presque pas. Si les compétences instruites à l'école occidentale d'aujourd'hui sont certainement nécessaires, l'éducation d'aujourd'hui ne nous apprend rien du comment atteindre le bien-être, le bonheur. Je ne sais pas vous... mais moi, cela me choque. Comme l'argent n'est qu'un outil facilitant les échanges et non une fin en soi, l'intelligence l'est aussi. Qui, comme tous les outils peut servir à faire le bien ou le mal. Ne tient qu'à nous d'utiliser cette formidable capacité qui nous semble réservée dans le règne biologique terrestre (à l'heure actuelle de nos connaissances) pour faire le bien. Et, si cela peut sembler compliqué de prime abord, d'innombrables moyens nous permettent d'accomplir cet objectif. Et, pour en revenir à nos moutons, le voyage, comme outil de réflexion, d'ouverture en est un parmi tant d'autres. Mais encore une fois, tout va dépendre de votre état d'esprit de départ, là où certains pourraient y voir un potentiel d'apprentissage sans limite, d'autres ne verront, par exemple, que le potentiel de richesse à exploiter voler. Tout est dans l'éducation ! :)



Même si vous pouvez trouver le temps long à lire mes pensées philosophiques à deux sous, cela fait tout de même partie du voyage. Car sans lui, rien de tout ceci n'aurait pris corps. Aucun hors sujet donc ! :)



A bientôt pour de nouvelles aventures !



INDEX

Mes voyages - 4 en 1

Ceux qui me suivent depuis le début l'auront remarqué, mon voyage peut être divisé en plusieurs phases, plusieurs types, aux nombreuses conditions climatiques et générales différentes.


D'avril à fin juin 2013 : auto-stop dans les froides et pluvieuses régions de Québec (côte nord du Saint Laurent), entrecoupé de différents volontariats (eux-mêmes allant du ménage au bûcheronnage), puis début du chaud été dans la ville de Montréal. 


De fin juin à mi-août 2013 : marche d'un mois et demi sur l'Appalachian Trail en solitaire. Entre villes et forêts, avec parfois jusqu'à 12 jours d'autonomie à assumer.

De mi-août à octobre 2013 : auto-stop sur les routes de la côte Est, puis Ouest étatsuniennes.



D'octobre 2013 à mars 2014 : séjour à San Francisco avec Crystal dans son appartement de Mill Valley. Janvier au Mexique en voyage avec mes parents, et de fin janvier à mars, couch-surfing tout autour de la baie de San Francisco avec Crystal avant le grand départ.






De mars à septembre 2014 : voyage à deux, entre l'Equateur, la Colombie, l'Amérique Centrale et les Carraïbes. Transport en bus, activités variées, volontariat, paysages et climats en tous genres.




Ainsi, avec ce rapide résumé, la conclusion saute au yeux : avec un équipement qui ne changea presque pas, destiné en premier lieu à la randonnée au long cours, j'ai dû m'adapter à des conditions extrêmes dans leurs différences. Car si en avril je marchais sur la glace du lac Saint Jean, en juillet, je cramais sur les sommets gaspésiens dans ce qui sera l'un des plus chauds étés de la région depuis longtemps.
Si je me suis vu nettoyer les chambres de l'auberge de Tadoussac, j'ai aussi passer une matinée à bûcheronner dans l'hostel du Sea Shack en Gaspésie.
Ou encore, sur l'Appalachian Trail, où il était plaisant de trouver son lieu de couchage, de poser le hamac entre deux arbres là où je le souhaitais, et il était plus challenging d'en faire de même le long de la route, aux Etats-Unis... mais toujours avec le même équipement.

Tout ceci sous-entend quelque chose de fondamental qui, lors de ces situations, est devenu tout simplement primordial et naturel : la capacité d'adaptation.

Cela a pu en faire rire plus d'un (et moi le premier) en me voyant établir des plans pour mes futures destinations... et finalement les abandonner lors de la première occasion non prévue qui se présentait. C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques de ce voyage : l'imprévu qui fait bien les choses, ce fameux hasard !

Mais être capable de s'adapter s'apprend. Se décide. Si vous allez , vous pourrez lire mon état d'esprit à quelques jours du départ. Cette idée de suivre mon cœur, mes tripes plutôt que les plans est déjà inscrite, bien présente. Autrement dit, l'idée de liberté relative. L'idée de ne pas se cloîtrer soi-même entre 4 murs avec des pensées toutes faites. Se dire que, si, tout est possible, et que l'on est capable de tout. Etre prêt mentalement à accueillir l'inconnu, l'imprévu, de toujours répondre "pourquoi pas !?"
A partir de là, quand vous avez intégré, intériorisé cela profondément, rien ne vous arrêtera.

La flexibilité, l'adaptation si c'est avant tout un état d'esprit, cela peut être facilité par votre matériel. Comme j'en parlais déjà , lors de mon bilan matériel avant de décoller, le matériel n'est qu'un outil dont se sert votre cerveau. Et le marteau ne plantera jamais un clou tout seul si vous ne savez pas vous en servir. Les outils ne sont pas des fins en eux-mêmes !
Ainsi, lors des articles suivants, je tâcherai de vous expliquer pourquoi et comment le matériel embarqué a participé à rendre ma capacité de mouvements très flexible.


L'importance des prévisions


Je dois avouer que j'ai eu de la chance en démarrant au Québec à cette période de l'année. En effet, débutant fin avril, avec pour objectif de randonner en montagne en été, sous-entendait une grande variabilité des conditions climatiques. A l'époque je prévoyais du -10 -15 de nuit durant les premiers jours. Beaucoup de pluie. Et de grosses chaleurs en été avec un grand besoin d'autonomie alimentaire et en flotte.

Ainsi mon équipement devait me faire survivre SEUL en TOUTE SECURITE entre une échelle de -10 et 40 degrés. Un défi de réflexion, mais tout à fait envisageable sans que ce soit trop lourd, surtout  avec les matériaux de notre époque.

Grâce au climat du Québec, j'étais ainsi tout à fait prêt à affronter les autres conditions que j'allais rencontrer le long du chemin. Merci les cousins !



Voyons donc tout ceci en détail.























Le portage

Le sac est compact même bourré à bloc,
ce qui facilite son équilibrage


Haglof matrix 60L 


Parlons sac à dos. Parce que, avec les types de voyage que j'ai effectué, cela n'est rien moins que votre maison. Tout est là, là-dedans. Du loisir, au confort, à la survie. Si certains items sont facultatifs, ou encore d'autres dont la qualité (et donc le prix) peut varier sans trop d'inconvénients, celui-là non. Il fait partie (comme le sac de couchage par exemple) de ces indispensables de la survie à long terme. On ne lésine pas là-dessus !

Jusqu'alors je n'ai eu que l'expérience de sacs à dos de grand litrage (plus de 50 l) qui ne me correspondaient pas (je n'ai pas dit de mauvaise qualité). Je n'avais également pas d'expérience d'un voyage d'aussi longue durée. Mon choix s'est porté finalement sur le modèle d'Haglof matrix 60L après avoir détaillé un retour d'expérience d'un autre voyageur au long cours, qui, de plus, était d'une corpulence et taille similaires à la mienne. Et je suis persuadé que cela a joué dans le fait que ce sac est pour moi le meilleur que j'ai jamais eu.
En terme de poids, de qualité, de capacité, de simplicité d'usage, de confort et de prix.


Qualité : en y regardant de près, je ne vais être sur la route, sur mon 1 an et demi de voyage, que réellement et seulement une année, peut-être même un peu moins (en particulier du fait de mon séjour à San Francisco).

Je n'ai à déplorer que deux trous, un au cul, l'autre sur le côté, à cause de frictions, souvenir de l'ascension du Mont Kathadin, à la fin du SIA. Le tissu rip-off faisant son effet, ils ne se sont jamais agrandis depuis (on parle de 6 mois minimum). Et je ne compte qu'une seule couture qui commence à faiblir : celle qui maintient la sangle de support de charge sur la bretelle droite. Pour l'instant tout cela tient avec du duc tape, et ce, depuis des mois.
Un détail important : je suis vraiment mauvais à maintenir mon matériel en bonne santé. Autant dire que si celui-là passera au travers du temps sans finir en lambeaux, c'est que c'est du costaud !

Duc tape power sur une couture qui
commence à lâcher !
Sur le sommet, vous pouvez observer le
délavement des couleurs à cause du soleil


Capacité et simplicité d'usage : la capacité est de 60 l plus 15 l si vous utilisez l'extension du tronc principal (en noir, voir la photo ci-contre). Comptez 3 à 4 l au total pour les poches intérieures et extérieures du sommet, et deux poches élastiques sur côté qui peuvent accueillir la taille d'une nalgene facilement (soit 2 à 4 l de flotte sur le côté).

L'élastique qui court tout le long du dos du sac ne souffre d'aucun signe de faiblesse et est bien assez grand pour y accrocher plusieurs vestes ou votre matelas de sol (mon cas)... voire les deux !
J'ai eu à utiliser ces sacs type militaire à 36 poches : beaucoup de poids en plus, un équilibre de portage qui laisse à désirer pour une simplicité d'usage pas vraiment supérieure.
Je préfère de loin la solution de petits sacs étanches de différentes couleurs et litrages bourré dans le tronc principal du sac. Bien plus facile de s'y retrouver. De trouver l'équilibrage idéal en fonction de votre matériel tournant. Tout se range, au bout de quelques jours de voyage, toujours au même endroit, les couleurs vous aident à identifier immédiatement ce que vous cherchez, bim bam crac, un poil de rigueur et tout roule ! L'étanchéité des sacs étant un grand plus également :).
Bref, c'est costaud, c'est simple et cela marche. David Manise, instructeur de survie (et bien d'autres choses !) vous parle souvent dans ces stages du concept du marteau. Un marteau, comparé à une presse hydraulique dirigée électroniquement aura bien plus de chance de fonctionner dans le temps et dans toutes les conditions. Même constat pour ce sac.


Confort : tout simplement le meilleur pour ma personne (1 m 75 pour 65 kg). J'ai des problèmes de dos, et la douleur vient souvent, très rapidement, après seulement quelques heures de port. Ici, même si tout ceci est finalement apparu, cela était tout à fait acceptable.

La large ceinture ventrale et le fait de pouvoir adapter la hauteur de celle-ci aide énormément. Elle est suffisamment large pour moi sans ressentir l'effet garrot où votre circulation est coupée au niveau de vos hanches.
Mais, si le sac à dos était confortable pour moi, cela ne veut pas forcément dire qu'il le sera pour vous. Ceci reste à tester en live, et de préférence avec tout votre barda à l'intérieur.


Prix : encore une fois, pour ce genre de matériel qui changera du tout au tout votre expérience de voyage, le prix ne doit pas être pris en compte tant que cela. Mais pour sûr, trouver ce genre de perle au prix bas (en comparaison à d'autres on s'entend) et ces qualités, pourquoi s'en priver !?

A l'heure actuelle, le prix semble se stabiliser autour de 170 euros, soit 40 euros de moins lorsque je l'avais acheté.


A vous de voir maintenant ! :)


Exped Drypack Pro 25

Plus de flexibilité maintenant grâce à ce petit sac qui m'a rejoint depuis mon aventure mexicaine. En effet, avant cela je n'avais pas vraiment besoin d'un sac plus petit pour la simple et bonne raison que, au début de mon voyage, je ne me séparais jamais de ma maison, de mon grand sac.


Mais avec l'évolution du voyage, en particulier avec Crystal, l'idée d'avoir un petit sac avec moi lorsque le gros est dans les soutes du bus ou dans la chambre d'hostel pour nos randonnées de la journée s'est vite avérée une obligation.


J'avais déjà parlé de ce sac sur le forum de vie nature et survie de David Manise lors d'une présentation de mon fond de sac. Fond de sac étant ce que vous trimbalez toujours avec vous au minimum, ne serait-ce que pour une randonnée de deux heures ou une grosse journée. L'idée reste la même donc. Ajouter qu'il accueille également tout ce dont je veux avoir toujours à portée par sécurité.


Les coutures des bretelles commencent à
lâcher : trop de poids dans le sac, trop de fois...
Ce pack est léger de par son tissu très fin, étanche et simple dans sa construction, car à part l'élastique au dos, il ne s'agit que d'une grande poche.


Premier constat, le drypack n'est plus si dry (étanche) que cela.
Le tissu est si fin (on parle d'un sac qui, une fois compressé tient en boule dans votre main, les bretelles étant ce qui prend le plus de place !) qu'après un usage journalier, des trous sont apparus forcément rapidement. On oublie donc la propriété étanche.


En comparaison à celui de Crystal qui possède deux poches latérales pouvant accueillir deux bouteilles d'eau, je me dis que cela pourrait être un grand plus.
Les coutures commencent à lâcher au niveau des bretelles. J'ai dû mettre un peu plus de poids que prévu un jour ou deux.... (ce n'était d'ailleurs pas super confort).


Bref, à choisir un autre petit sac... ba j'en choisirais un autre. :)

Un peu plus robuste serait la priorité, en essayant d'être toujours très léger et compressible.


A bon entendeur !